Lorsque j'y pense je vous écris un mot....

Aujourd'hui le ciel est bleu comme une banquise...il fait si froid.

15 janv. 2011

Le 16 janvier 1984.  Je sais bien que pour la plupart d’entre vous cette date n’a rien qui puisse vous rappeler quoi que ce soit d’important… 

Le 16 janvier 1984…j’ai ouvert les yeux sur ma marraine qui me réveillait. Cela faisait plusieurs nuits que je n’avais pas connues le sommeil ni le rêve ayant passé plusieurs nuits et jours dans un divan tout près d’un lit. Un lit où ma mère se mourait. Elle étouffait. Et chaque fois qu’elle voulait reprendre son souffle de vie elle tendait la main que j'attrapais rapidement pour la redresser pour qu’elle puisse sentir un filet d’air entrer dans ses poumons. 

J’avais réussi à m'endormir une nuit…une seule nuit toutes les autres n’avaient été que tourments et souffrances. Et au lendemain de cette nuit où j’avais finalement pu m’assoupir légèrement…ma marraine chérie debout devant mon lit m’annonçait que ma mère nous avait quittées.

Je m’habille comme un automate. Je ne sais même plus comment on est arrivée à l’hôpital.  Je revois ma mère. Elle semblait dormir. Un sommeil dont on ne revient jamais.  Je n’avais pas vraiment le courage de Joannie Rochette ( http://joannierochette.ca/biographie ) qui avait pourtant le même âge que moi lors de cette épreuve.

Je me souviens avoir pris mes jambes à mon cou et je me suis retrouvée tête première dans une cuvette  à vomir…et vomir…et revomir mes tripes tellement j’avais mal. Puis d’avoir pleuré sans arrêt tout le trajet du retour mais surtout dans le long corridor de l’hôpital Sacré-Cœur qui n’en fini plus avant que l'on ne retrouve le monde extérieur.

Je n’avais que 24 ans et je croyais déjà que la mort était plus forte que la vie…

 
Ma mère a souffert d’un cancer du sein qui s’est généralisé. Elle est morte à petit feu emportant avec elle une étincelle de moi. Ne riez surtout pas mais je vous jure qu’au salon mortuaire il y a eu un fragment dans mon ventre qui s’est détaché et envolé avec elle,  je l’ai senti partir et s’élever tout là-haut.
Elle ne voulait pas partir sans ce petit morceau pour l’accompagner. Nous étions comme deux sœurs, deux grandes amies elle était ma grande confidente…et je crois qu’aujourd’hui elle l’est toujours tout autant...je vous l’avoue...

Aujourd’hui ma marraine chérie me disait qu’elle a cru qu’elle allait mourir mardi dernier tellement elle  avait de la difficulté à respirer. Ma marraine chérie me disait qu’elle pensait à ma mère parce que demain c’est son anniversaire…celui qui lui a donné la vie mais également le même qui lui a  fauché cette vie… et j’ai si peur que ma marraine chérie ne la rejoigne très bientôt…J'ai si peur...encore...

Bonne fête maman ! Aujourd'hui tu aurais 82 ans et la joie de vivre j'en suis certaine. xXx

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